Les cueillir et les cuisiner au printemps
Plutôt qu'un écran impénétrable et mystérieux ou qu'une pépinière de "Mauvaises herbes" prêtes à vous envahir,
la nature est, pour celui ou celle qui la conaît, un véritable garde-manger, source d'aliments sains et savoureux...
- En Europe plus de 1600 plantes sauvages ont été à travers les âges, utilisées par nos ancêtres pour se nourrir.
- Dans le monde ce sont 80000 espèces végétales qui ont connu, et souvent connaissent encore, des usages alimentaires.
- Nous voici loin de la petite trentaine de légumes et de fruis que nous proposent les étals des marchands.
- La France est particulièrement bien lotie, puisque l'on peut y récolter plusieurs centaines de plantes
aux vertus gustatives et nutritives
Voici un résumé de ce que nous offre pour le Printemps et selon les environnements...
Le PRINTEMPS
- C'est la saison bénie pour les cueilleurs. Les tendres verdures apparaissent de tous côtés. Sur les terres
remuées nous récolterons les rosettes de la "Bourse-à-pasteur" (Capsella burs-pastoris), une délicate cousine du chou
que rappelle son agréable saveur.
- Dans les prés le "Pissenlit" (Taraxacum officinale) est à la fête. Si ces feuilles sont plus douces
lorsqu'elles sont toutes jeunes, on ne les dédaignera pas aprés l'apparaition des fleurs:
son amertume un peu plus prononcée est gage de vertus inégalées pour faire du bien à notre foie, largement
sollicité au cours de l'Hiver.
- Sur les talus herbeux prospère la "Mâche" (Valerianella olitoria) qui possède à l'état sauvage une
saveur beaucoup plus fine que l'on cultive.
(Toutes ces plantes se mangent en salade avec une simple vinaigrette pour ne pas masquer la saveur.)
- En lisière des bois nous rencontrons la "Ficaire" (Ranunculus ficaria) qui, elle, devient rapidement âcre
et qu'il est préférable de mêler à d'autres verdures plus douces.
On peut aussi, comme au temps jadis, couvrir la plante de feuilles sèches et la laisser s'étioler: La "Ficaire"
blanche à la façon des endives est sans doute moins nutritive mais particulièrement délectable.
- L"Ail des ours" (Allium ursinum) lui, est tout en puissance: son odeur le fait déjà repérer à distance
et son goût lui permet tous usages de l'Ail...à condition de ne pas le cuire à l'excés car il perd alors son parfum.
On en prépare en particulier un vigoureux "Pesto" qui se conserve bien et rappellera toute l'année la beauté
du Printemps.
La saison fleurie commence de bonne heure: dés le mois de février.
- Les "Etoiles d'or du tussilage" (Tusila-go farfara) ponctuent les bords des chemins.
Leur saveur aromatique se révèle avec bonheur en les faisant sauter dans une poêle huilée que l'on déglace avec
un peu de sauce de soja.
- Les fleurs de la "Primevères officinale" (Primula officinalis ) ne tardent pas: leur nom signifie
"Premier printemps" aux pétales jaunes tachés d'orange servent à préparer une délicieuse mousse à l'arôme délicat.
- Celles de la " Violette odorante" (Viola odorata) sont bien connues pour leur suave parfum. Traditionnellement,
elle sont cristallisées pour décorer les gâteaux et l'on en prépare un sirop coloré qui donne d'étonnant sorbets.
- N'oublions pas les fleurs du Pissenlit à l'origine d'un "Miel" de campagne et de liqueurs d'un joli jaune d'or.
- le Printemps est la période des jeunes pousses. Les "Asperges" sont les plus célèbres mais
il y en a bien d'autres...
En matière d'asperges:
* chez nous dans le Var on récolte des jeunes turions d'easperge sauvage (Asparagus acutifolius)
perdus dans les masses barbelés des tiges de l'année précédente.
* Dans le Tarn on trouve des "Pousses de Tamier" (Tamus communis) dont la saveur amer relève les omelettes.
La cueillette des jeunes "Tiges de bryone" (bryonia dioica) est moins répandue, sans doute parce que la plante
passe moins pour toxique...En fait comme pour l'asperge et le tamier, ses fruits, riches en saponines
s'avéreraient délétères si on les consommait en excés, tandis que que les pousses en cours de développement
sont parfaitement dépourvues de toxité
Par acquit de conscience, on les blanchira quelques minutes à l'eau bouillante avant de les consommer.
- Les "Pousses de la fougère aigle" (Pteridium aquilinum) et la "Prêle des champ" (Equisetum arvense)
sont loin d'être aussi populaires en France qu'au Japon, mais elles n'en sont pas moins consommables
aprés une préparation adéquate et toujours en modération...
et translucides, les "feuilles de Tilleul" (Tilia sp.) et de l'"Hêtre" (Fagus sylvatica)
- Pour remplir les saladiers, rien ne vaut les jeunes feuilles d'arbres!! En effet, lorsqu'elles sont tendres
fournissent d'excellentes salades.
Plus tard, celles de "Tilleul" pourront être séchées, Pulvérisées et Tamisées en une poudre qui,
mélangée à de la farine, servira à préparer des gâteaux et des crêpes...
- Quant aux jeunes "Pousse d'Epicéa" (Picea abies) au goût de citron, elles accompagnent
remarquablement le poisson et donnent de rafraîchissants sirops.
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