Louis des ISSAMBRES pour ses ami(e)s Pieds-Noirs et/ou curieux...



















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MOIS de SEPTEMBRE 1963

Musique d'"Ennio Moricone": "Il était une fois dans l'Ouest...."
ou "Il était une fois en Algérie..."




***A partir du sommaire de cette page ci-dessous
et en cliquant sur la souris vous pourrez atteindre directement le paragraphe concerné...


SOMMAIRE

 

1: Livre

2: Les événements de Septembre 1963

   2.1: 8 septembre 1963

   2.2: 11 septembre 1963

    2.2.1: Procés VANUXEM

    2.2.2: Hervé de Brignières

    2.2.3 Vanuxem

   2.3: Evolution du renseignements

    2.3.1 Accés Internet sur Colonel Debrosse

   2.4: 15 Septembre 1963

   2.5: 17 Setembre 1963

  2.5.1 Pierre Laffont

  2.5.2: texte de Pierre Laffont

   2.6: 23 Septembre 1963 "Histoire d'un Pied Vert"

   2.7: 29 Septembre 1963

3: Histoire de l'Esclavage

4: Nouvelles affiches d'Algérie

5: Affiches du site Web Contantinois

-1: **LIVRE:

Nous sommes en Septembre "mois des vendanges"
et si vous voulez vous procurer un trés beau livre interressant sur la vigne et les vins en Algérie Française
de "Paul Birebent"
du Cercle Algérianiste de Fréjus St-Raphaël
:









- 2: ** EVENEMENTS du mois de Septembre 1963

2.1: 8 Septembre 1963:

Référendum pour soutenir Ben Bella, 99 % de votants et de soutien, un triomphe acclamé comme il se doit par tous les progressistes, le prétexte était d'approuver la constitution
Cette constitution, toujours en vigueur donne tous les pouvoirs au parti représenté par le "bureau politique".

2.2: 11 Septembre 1963 :

2.2.1: PROCES VANUXEM
Devant la Cour de sûreté de l 'Etat français, le procès intenté au général Vanuxem, inculpé de «complot contre l'autorité de l 'Etat».
Il est accusé d'avoir été le chef de l'OAS en métropole Il fut arrêté en même temps que le général Hervé de Brignières et de M. Maurice Gingembre, soupçonné d'être le caissier général de l 'OAS.


2.2.2:Hervé de Brignière:(Hervé de Brignières est sorti de Saint-Cyr en 1937, promotion Maréchal Lyautey. Il a combattu en Belgique en 1940 à la tête de 80 cavaliers du 31e Dragon.
Fait prisonnier par les Allemands, il tenta sept fois de s'échapper durant ses cinq années de captivité. Il a été libéré en 1945. Il a été par la suite affecté à l'Ecole militaire de cavalerie de Saumur.
En 1948, il entre à la Légion étrangère.Capitaine, envoyé en Indochine, il commande le 2e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie qui combat en Cochinchine.
Il quitte l'Indochine en novembre 1950 avec trois citations à l'ordre de l'armée.
En 1953, il sort premier de sa promotion a l'École supérieure de guerre. Commandant en 1954, il se porte volontaire pour un nouveau séjour en Indochine ; il est chargé de former les officiers vietnamiens devant assurer la relève des officiers français. Rentré en France en 1956, il participe à la réforme des études àl'École supérieure de Guerre.
Promu lieutenant-colonel en mars 1958, il participe aux préparatifs des évènements du mois de mai en Algérie.
En août 1958, il prend le commandement du 1er régiment étranger de cavalerie chargé de la pacification du Constantinois.
En 1960-1961, il est chef d'état-major de l'OAS en France.
Arrêté en septembre 1961, condamné en septembre 1963 à six ans de détention criminelle, il est libéré fin décembre 1965.
Il fut le président de l'Association pour la sauvegarde des familles et enfants disparus enlevés par le FLN en Algérie. Il échappe en 1970 à une tentative d'enlèvement probablement commanditée par des voyous en quête du « trésor de l'OAS » . Retiré dans ses terres en Bretagne, il meurt à Mordelles (Ille-et-Vilaine) en 1989.)


Si l'on a trouvé dans les bagages de ce dernier des documents compromettants, il semble par contre que l'on n'ait aucune preuve formelle contre le général Vanuxem.
Celui-ci, qui fut un héros de l'armée Française et a la poitrine constellée de décorations , nie d'ailleurs tout ce qui lui est reproché et affirme n'avoir jamais eu de contact avec l 'OAS.


2.2.3:Paul Vanuxem:(Paul Vanuxem fait ses études à l'université de Lille, où il obtient une licence de philosophie. Il débute sa carrière de professeur au collège Mézeray à Argentan. A l’approche de la guerre, il embrasse la carrière militaire, et participe à la campagne d'Italie, notamment à la bataille du mont Cassin. Il part ensuite pour la guerre d'Indochine, où il est remarqué et estimé du Général de Lattre de Tassigny.
Il reçoit ses étoiles de Général en 1955.
En 1957, il est nommé commandant de la deuxième division d'infanterie motorisée et de la zone Est Constantinoise sur la frontière tunisienne.
Sous son commandement se développe la « ligne Morice », d'abord simple ligne de barbelés électrifiés le long de la ligne de chemins de fer Bone-Tébessa, qui devient progressivement tout un système d'armes qui prouve son efficacité lors de la bataille de Souk Ahras.
Général de division, puis de corps d'armée, tout en gardant le commandement de la "Deuxième DIM et ZEC", il quitte ce commandement le 28 novembre 1958.
Compromis par la suite dans l'OAS (pseudonyme : Verdun) , il est mis en disponibilité en1961 et traduit en justice.
Le 10 septembre 1962, il est acquitté. Il est titulaire de 25 citations pendant les campagnes de France, d’Allemagne, d’Indochine et d’Algérie.)



Au procès Wanuxen :

Monsieur Ziano, pied noir, témoigne des tortures qui lui ont été infligées par le Général de Gendarmerie Debrosse, ainsi qu'à bien d'autres, dont quelques femmes, au nom de la lutte contre l'O.A.S.
Tout le monde s'en fout, en particulier les spécialistes de la lutte contre la torture, (Vidal, Naquet, Badinter et autres spécialistes) celle-là est une nécessité de la lutte antifasciste..


2.3:L’évolution du renseignement

Au cours des huit années de guerre en Algérie, la nature de la sollicitation des gendarmes mobiles varie suivant le contexte. Dès le départ, la spécificité de ce conflit oblige à étendre le champ d’investigation.
« Dans la guerre actuelle, peut-on lire dans un cours destiné aux officiers de renseignement, les besoins en renseignement du commandement à tous les échelons dépassent largement le cadre de la connaissance d’un ennemi conventionnel.
La guerre subversive étant une guerre globale qui porte le combat dans tous les domaines, l’étendue du champ dans lequel doit être recherché le renseignement porte à la fois sur l’adversaire lui-même et sur la population considérée d’une part comme le terrain en guerre conventionnelle, d’autre part comme le but et enfin comme un moyen de la lutte. Il porte sur le milieu social, culturel, religieux.
Il doit pénétrer les domaines psychologique, économique et politique, au même titre que le domaine militaire et ce jusqu’aux plus petits échelons. »
Les différentes rubriques des bulletins établis par les escadrons témoignent de la prise en compte de ces recommandations. Preuve de l’organisation de l’adversaire, les gendarmes découvrent même une « gendarmerie rebelle ». En effet, le 13 janvier 1957, des documents mentionnant son existence sont retrouvés à la mechta El Hot, sur le corps du chef de l’OPA des régions de Taher Ziama-Manouriah-Djidjelli . Nommé par le comité régional, le « gendarme rebelle » est chargé de déceler les traîtres au mouvement national et de servir la justice du FLN. En sa qualité d’agent de renseignement, il doit renseigner l’ALN sur les installations et les mouvements des forces françaises.
Plus globalement, les rapports de la gendarmerie mobile confirment l’implantation en profondeur de la rébellion dans la société algérienne. « L’emprise de l’OPA demeure très forte, peut-on lire en 1959.
Certains jeunes doivent être “guetteurs” par force. Un mot d’ordre émanant du FLN stipule que le recrutement des chefs et des membres des OPA doit se faire de préférence parmi les fonctionnaires, les élus municipaux et les harkis. Dans les régions où elle est particulièrement exposée aux coups des forces de l’ordre, l’OPA tend à devenir de plus en plus secrète grâce à un cloisonnement très poussé des cellules qui, en multipliant les ramifications, diminue très nettement l’importance des filières. Il se confirme que les femmes jouent un rôle important dans les OPA. »
Dans les premières années du conflit, les indépendantistes algériens constituent donc la principale cible des gendarmes mobiles. Après une première phase où la gendarmerie mobile tente de débusquer un ennemi en petit nombre par des contrôles de véhicules et de personnes, débute une deuxième phase où les escadrons sont appelés à intervenir hors des agglomérations dans de véritables actions opérationnelles.
En 1957, avec la bataille d’Alger, les gendarmes retrouvent leur terrain d’action, mais pour des missions de lutte contre le terrorisme. Cette réalité est prise en compte par la création du groupement provisoire de gendarmerie mobile du secteur Alger-Sahel , placé en contact direct avec les parachutistes de Massu.
Au sein de ce dispositif, le renseignement entre dans les attributions de la gendarmerie mobile.
Les missions s’exercent sous le contrôle des officiers de renseignement de sous-secteurs (au nombre desquels figurent des officiers de gendarmerie mobile). Les escadrons fournissent aussi du personnel pour constituer des équipes spécialisées, telles que les brigades de recherche, composées de deux gradés de la gendarmerie départementale, cinq gendarmes et deux officiers de police judiciaire adjoints, ainsi que les équipes de choc, formées d’un gradé et quatre gendarmes.
Ces dernières doivent être prêtes en moins de trente minutes à se regrouper en commandos de vingt-cinq pour de courtes missions au profit du commandant de groupement. À l’heure du bilan, la bataille d’Alger apparaît comme un succès pour les forces de l’ordre qui ont réussi à démanteler la majeure partie de l’organisation clandestine de l’adversaire. En fait, l’image désastreuse liée à la torture fait perdre sur le plan politique ce qui a été gagné sur le plan militaire.
À partir de mai 1958, avec le retour au pouvoir du Général de Gaulle, la guerre prend une nouvelle orientation qui se répercute sur le renseignement.
En effet, les gendarmes mobiles rendent compte de l’opposition croissante des pieds-noirs au discours du chef de l’État. Abandonnant le thème de l’Algérie française, il n’hésite plus à envisager l’autodétermination.
La rupture est consommée en janvier 1960 lors de l’affaire des barricades à Alger lorsque les manifestants européens tirent sur les gendarmes mobiles, provoquant quatorze tués et cinquante-trois blessés dans leurs rangs. Les relations entre ces militaires et les pieds-noirs ne cessent de se détériorer par la suite, les seconds reprochant aux premiers de servir la politique d’abandon de l’Algérie.
La gendarmerie mobile se coupe ainsi d’une partie de son réseau d’informateurs.
En avril 1961, la gendarmerie mobile se place dans le camp des légalistes en informant Paris, via la sous-direction de l’Arme, du déclenchement du putsch des généraux, même si une certaine confusion règne sur place. En effet, les escadrons n’opposent pas de résistance aux légionnaires venus forcer leurs barrages.
Le "Colonel Debrosse" explique cette attitude par la disproportion du rapport de force et par une sorte de blocage psychologique de la part d’hommes non préparés à tirer sur leurs frères d’armes.
Cet officier est lui-même arrêté par les dissidents avec plusieurs membres du commandement de la gendarmerie d’Algérie. Si quelques gendarmes semblent prêts à se lancer dans l’aventure, la majorité demeure légaliste, comme en témoignent les nombreux messages adressés à la métropole.
Voici, par exemple, celui reçu par la station radio de gendarmerie de Nogent le 25 avril 1961 à 13 heures :
« Depuis ce matin, la situation est de plus en plus confuse dans toute l’Algérie. Refus de reconnaître le quadriumvirat par un certain nombre d’éléments de l’armée et de la gendarmerie. Extrêmement réticents, les appelés n’hésitent pas de montrer publiquement et de dire, à leurs officiers, leur refus de se rallier au général d’Alger. Après avoir ressenti un certain enthousiasme, la population est profondément inquiète, voyant que l’affaire ne débouche sur rien. L’OAS et la troupe patrouillent en ville et procèdent à des arrestations.
La rivalité Challes-Salan semble se faire jour.
Le complot militaire s’est fait exclusivement sur la poussée des “Paras” et de la Légion. »
L’échec du putsch provoque une radicalisation des activistes pieds-noirs regroupés au sein de l’Organisation armée secrète (OAS).
La gendarmerie mobile est donc amenée à tenir compte de cette nouvelle menace dans ses activités de renseignement.
En mai 1961, le général Chérasse envoie des instructions dans ce sens à ses unités. Dans la perspective d’ouverture des négociations à Évian, il demande aux escadrons de porter leurs efforts sur la recherche de renseignements sur l’OAS afin de déterminer son influence sur la population.
Il n’oublie pas non plus le FLN, qui, inquiet du regain de popularité du général de Gaulle en milieu musulman, risque de provoquer des désordres pour l’affaiblir.
Dans la lutte contre l’OAS, les gendarmes mobiles deviennent des cibles en tant que représentants du gouvernement.
« D’après plusieurs renseignements recoupés, peut-on lire dans un message express d’octobre 1961, OAS aurait intention s’emparer de gendarmes mobiles à titre représailles; en conséquence :
- pas de sorties isolées en tenue militaire ;
- personnel mis en garde doit rester vigilant ;
- commandants d’unité invités à nouveau rappeler au personnel règles de sécurité à appliquer en cours de service et à sanctionner toute négligence- stop. »
L’engrenage de la violence ainsi déclenché alourdit la liste des morts jusqu’au départ des Français.
Plusieurs gendarmes mobiles sont victimes des attentats de l’OAS.
Le Livre d’Or de la Gendarmerie dénombre une vingtaine de tués par des « commandos terroristes ». D’un autre côté, les escadrons participent aux nombreuses opérations de répression dans les quartiers européens, notamment à Bab-el-Oued en mars 1962, entraînant une haine inextinguible à l’égard du sous-directeur de la gendarmerie, le "Colonel Debrosse".


2.3.1: Colonel Debrosse

2.3.1En cliquant sur la souris vous accéderez au site Internet sur le Colonel Debrosse


2.4: 15 septembre 1963:

Ben Bella est élu avec un score fabuleux président de la république, dans le cadre de la nouvelle constitution.
De gaulle lui transmet ce message affectueux:
"A l'occasion de votre élection à la présidence de la République algérienne, je vous adresse mes félicitations.
Cette indépendance algérienne, nous l'avons voulue et aidée"
2.5: 17 septembre 1963 :

Le budget d'aide à l'Algérie pour 1964 et fixé à un milliard, dont 200 millions pour payer les coopérants, lesquels sont munis d'une prime qui, si elle n'est pas qualifiée de "risque" ne s'en approche pas moins.

Pierre Laffont raconte la fin de l'écho d'oran dans son livre l'"expiation":



2.5.1:(Pierre Laffont :Né le 12.03.1913 à Marseille (Bouches-du-Rhône) décédé le 17/03/1993 représentant de la quatrième génération d'une même famille, dirigea L'Echo d'Oran de 1945 à 1963, un journal fondé en 1844, par un son aïeul, un déporté politique. Directeur général de L'Echo d'Oran (1945-1963), Président du Syndicat des quotidiens d'Algérie (1961), Commissaire général de la Foire d'Oran (1954-1961), élu député d'Oran-campagne (30 novembre 1958), démissionnaire de son mandat (mai 1961)
Accaparé par le référendum et les législatives qui mettront la Ve République sur les rails, de Gaulle cherche à gagner du temps. Il a beau déclarer le 29 avril 1959 à Pierre Laffont, directeur de L'Echo d'Oran :
" L'Algérie de papa est morte " (l'entretien a un énorme retentissement), les partisans de l'Algérie française espèrent encore. Ils saluent comme un présage favorable le plan de développement économique et social dit "plan de Constantine", annoncé par de Gaulle le 3 octobre 1958 lors d'un troisième voyage en Algérie.
Consacrer autant d'argent aux départements français d'outre-Méditerranée pour les abandonner aussitôt ? Impensable...)


2.5.2:Je suis sans illusions sur le sort qui attend les entreprises de presse: un pays socialiste ne peut avoir qu'une presse officielle.
Il y a pourtant encore un moyen de les sauver: les rattacher à la coopération, transformer les imprimeries en entreprises publiques, changer les titres et faire gérer l'ensemble par l'Etat français (la S.N.E.P.).
La France conservait une voix en Algérie tant que durait la coopération. Je développe ce plan à notre ministre de Broglie, lequel s'indigne que je puisse croire les Algériens capables d'une telle initiative et refuse d'y souscrire. Le 17 septembre 1963, je reviens une nouvelle fois tenter de le convaincre. Agacé, il me répond: "Nous avons eu ce matin un Comité des affaires algériennes. Il n'est pas question d'une nationalisation des journaux. Vous êtes un masochiste." Tel est l'homme.
Je sors de son bureau à 19 heures.
A 19 h 30, coup de téléphone d'Oran:
l'Echo d'Oran, encerclé par la troupe, est vidé de son personnel et mis sous l'autorité de l'Etat.
A Alger, la Dépêche d'Algérie, à Constantine, la Dépêche de Constantine, subissent le même sort: immeubles, machines, collections, et même les livres comptables, sont raflés au bénéfice (si l'on peut dire) de nouveaux quotidiens, algériens ceux-là. Leur tirage est squelettique et la publicité inexistante.
Les Français employés dans ces entreprises regagnent la France; les Musulmans sont repris, mais quelques mois plus tard ils seront éliminés sans pitié pour avoir "collaboré avec l'ennemi".
La presse française, toujours si prompte à la défense d'un confrère victime d'une saisie de vingt-quatre heures, reste indifférente comme si l'événement était prévu de longue date.
Certains vont plus loin et se félicitent ouvertement de la mesure. Franc-Tireur (qui disparaîtra quelques mois plus tard) estime que des journaux qui se sont réjouis des ratonnades n'ont que ce qu'ils méritent. Pour l'Echo d'Oran, doyen des journaux français, qui a tenté, malgré les événements, de demeurer honnête, quelle affreuse épitaphe!
La Télévision m'ayant demandé, au titre de président du Syndicat des quotidiens algériens, une déclaration, je me garde d'attaquer le gouvernement français, ou le ministre de l'Algérie, et me contente d'un exposé juridique de notre position.
A la demande de M. de Broglie, l'enregistrement ne sera jamais diffusé.
Même cela, on ne peut le dire aux Français.
Quelques mois plus tard, en octobre 1964, toutes les terres, grandes ou petites, encore entre les mains des non-Arabes, sont nationalisées. Les propriétaires et leurs employés viendront en France rejoindre les premiers rapatriés dans des conditions encore plus difficiles. Il n'y a plus en 1968, en Algérie,que quarante mille Français nés dans le pays.
Ce sont, le plus souvent, des gens âgés qui n'y attendent que la mort.
Après 132 ans, la présence physique de la France est effacée.
L'imprévoyance, la passion, la politique du tout ou rien, la fausse grandeur, puis le verbalisme révolutionnaire et l'incompétence, ont pour longtemps ruiné les chances de ce pays.
Comme le proclame le président de la République à Montbéliard le 20 juin 1962:
"L'Histoire dira que c'est une grande réussite française et algérienne."

Pierre LaffontS

2.6: 23 septembre 1963:

Histoire d'un pied vert:
N'ayant jamais habité l'Algérie et ayant reçu chez moi des réfugiés algériens que j'ai hébergés pendant les hostilités, je me suis rendu à Alger sur leurs conseils et leurs demandes, exerçant une profession para-médicale, je me suis installé à Alger, 4, rue Arago, au cinquième étage, où j'avais un appartement confortable.
Mon arrivée en Algérie se situe donc à la date du 1er janvier 1963; pas question de colonisation de ma part, ni d'indépendance, pour ou contre, je n'ai jamais abordé ces questions.
A la date du 23 septembre 1963, à 19 heures, je reçus la visite de deux inspecteurs de police, qui me présentèrent un papier indiquant que j'étais purement et simplement expulsé.
Je donnais mon accord et m'inquiétais avec eux comment j'allais régler mon déménagement dans les quarante-huit heures à venir! Pas question, il fallait partir dans les dix minutes et n'emporter (surtout) qu'une valise avec le minimum de choses! Leur joie était grande de voir tout ce que je devrais abandonner, ils évaluaient déjà du regard la razzia qu'ils allaient pouvoir s'offrir.
Je crus bon d'indiquer que j'avais un enfant de trois ans et demi, qui était absent, il était parti en promenade avec sa gouvernante, cet enfant n'ayant pas sa mère, et que, n'étant pas rentré, il fallait que je voie la gouvernante pour lui indiquer que j'étais expulsé et de faire pour le mieux!
Impossible, il fallait partir, et je croisais au bas de l'escalier mon enfant qui rentrait alors que je prenais place dans la trop fameuse Peugeot bleu commerciale, qui sert, de nuit, à ramasser quelques victimes et les incarcérer illégalement et sans motif autre que la vengeance, dans les cellules de la police judiciaire de Bouzaréa, à Alger.
J'arrivais à Bouzaréa et fus mis en cellule immédiatement, alors que, je le répète, il n'y avait aucun motif contre moi, même pas de détail d'expulsion.
Mon fils, celui de trois ans et demi, arrivait le lendemain matin, conduit par sa gouvernante (allemande) de vingt-huit ans. Il fut incarcéré avec moi et dormit cinq jours sur les paillasses pourries des cellules, mangeant de la soupe de tripes comme nous, mais vomissant toute la journée une pareille nourriture.
Je passais mon temps dans la journée à parler très fort avec lui pour qu'il n'entende pas les hurlements des détenus martyrisés à longueur de journée à côté de nous. Les cellules étaient pleines.
Deux Anglais, le père et le fils, âgé de vingt ans, étaient incarcérés là depuis deux mois, frappés toutes les quarante-huit heures, et comme ils me le disaient:
"Si nous savions au moins pourquoi! Ils ne nous reprochent rien! Mais ils doivent piller notre magasin de pièces détachées de voitures à Alger (c'est peut-être là le seul motif!)".
A côté, dans l'autre cellule, il y avait aussi un Anglais travaillant à Alger à la B.P., Société de Pétrole, il était là aussi depuis longtemps et frappé aussi à longueur de journée. Ni sa famille, ni son consulat ne savaient où il se trouvait puisque, je le répète, il s'agit d'une prison clandestine, non déclarée, où les inspecteurs se paient des extras! et pillent les appartements pendant que les gens sont enfermés!
Je pris l'avion huit jours plus tard pour la Suisse où un ami de vieille date m'offrit l'hospitalité.
J'ai donc laissé à Alger même nos souvenirs de famille et, bien que j'aie été déporté et victime de la Gestapo, je n'ai jamais subi pareil traitement.
Un des voyous qui nous gardaient, crut bien faire de mettre son revolver sur la temps de mon fils âgé de trois ans et demi et maintenant mon fils se réveille la nuit avec des cauchemars et me dit:
"Il y a là le vilain monsieur qui veut faire rentrer son morceau de fer froid dans ma tête!" J'ai toutes les peines du monde à lui faire oublier ce geste de tueur professionnel.
Le lendemain matin où je fus incarcéré sous le seul motif d'expulsion, mon fils aîné, habitant Oran, et me rendant visite à Alger, fut tout étonné de trouver la porte de mon domicile ouverte et moi absent! Il y rencontra les deux voyous qui remplissaient leurs poches et qui l'arrêtèrent et le conduisirent aussi en cellule. Motif: est venu d'Oran à Alger pour voler son père en son absence!
Mon fils fut déshabillé, roué de coups et frappé de coups de pied dans le bas-ventre. Il devait repasser une deuxième fois le lendemain, mais une amie à nous ayant des relations en haut lieu, avertit qui de droit et un petit billet arrivait à la police judiciaire de Bouzaréa juste au moment où mon fils allait passer une deuxième fois à la torture
. Il fut libéré immédiatement, les voyous qui l'avaient arrêté lui prirent tout son argent, son portefeuille, sa trousse de toilette, son linge, sa trousse d'outils de voiture et le jetèrent dehors en lui disant: Ce qui s'est passé ici, cela doit rester entre hommes! Vous avez compris?
A noter que mon fils, arrêté et torturé, ne faisait l'objet d'aucun mandat d'expulsion ou d'arrestation, mais que c'est seulement sur leur initiative personnelle et parce qu'il était gênant pour leur razzia, qu'il fut incarcéré. Rentrant à Oran, il déménageait rapidement et rentrait en France alors qu'il pouvait encore le faire.
Ma gouvernante, ou plutôt celle de mon petit, Allemande, âgée de vingt-huit ans, fut frappée, incarcérée, violée, griffée au visage et ressortit quatre jours plus tard avec un œil tuméfié. Elle n'était pas non plus expulsée, mais seulement témoin gênant de la razzia.
Ces voyous me prirent ma voiture, les papiers de celle-ci, les clefs, et la déposèrent dans la cour de la police judiciaire de Bouuzaréa, pour qu'on ne la vole pas! (Matricule 705 L.S. Citroën bleue I.D.)
Les scellés furent, paraît-il, mis sur les portes de mon appartement, au bout de combien de jours, je n'en sais rien! Que reste-t-il ? Nul ne le sait! Cette question étant difficile à poser.
Je pense que les huit jours que nous sommes restés, mon fils et moi, avant de prendre l'avion auraient plus que suffi pour que nous déménagions tout notre mobilier et nos affaires et quitter ce pays en pensant qu'ils étaient encore des hommes et non des bandits.
J'ai écrit à plusieurs reprises à Ben Bella, à l'ambassade de France, c'est le grand silence sur ces choses-là, on ne veut pas entendre parler de cela.
Une seule lettre reçue m'indique qu'aucune loi ou décret ne prévoit actuellement le remboursement de pillage de ce genre. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là.
A sa sortie, mon fils est allé remercier la personnalité qui lui avait sauvé la vie en le faisant libérer. Celui-ci lui indiqua que tout cela n'était pas légal, mais que ces voyous se payaient des extras et qu'il leur était difficile d'aller contre!
J'ai vu un détenu voisin partir à l'interrogatoire debout, il revenait porté par quatre voyous, le ventre gonflé par les coups de pied reçus. Je pense qu'il est mort dans la nuit et que sa photo devait paraître dans la presse du jour au titre: Disparitions. Une question se pose, que font-ils des morts? De ceux qui ne peuvent supporter pareil interrogatoire et cela pendant des mois! Est-ce la même équipe qui les jette à la mer?
Je pense que les Arabes algériens doivent bien rire lorsqu'ils lisent des discours et comptes rendus de Coopération Franco Algérienne, ils en font une drôle de coopération dans les caves de Bouzaréa, c'est regrettable que M. de Broglie ne soit pas allé faire un tour là-bas, il aurait vu de belles choses à condition qu'il en soit ressorti!
Quelle bonté nous avons à l'égard de ces fils ou parents d'assassins qui viennent travailler en France et manger notre pain, qu'ils doivent bien rire en sachant ce qui se passe en Algérie, choses que beaucoup connaissent , mais font semblant de ne pas savoir.
De toute façon, j'ai alerté la Croix-Rouge internationale, le consul de Grande-Bretagne et d'autres personnes et journaux de manière que la vérité soit connue, même si elle n'est pas agréable pour certains.

(Extraits du dossier de l'Association de Défense des Français d'Algérie repris par le bachaga Boualem dans son livre L'ALGÉRIE SANS LA FRANCE

2.7:29 septembre 1963:

Le FFS (Front des Forces Socialistes) d'Aït Ahmed (un historique) lance la révolte en Kabylie.
Il a le support de Boudiaf, autre historique, de Mohand ou El Hadj, le dernier patron de la willaya kabyle, d'Oussedik l'ancien communiste.. Il obtient un certain nombre de désertions de l'A.L.N.
Ben Bella n'hésite pas à accuser le Maroc d'avoir monté cette rébellion.
Boumedienne destitue Mohand, puis lance les troupes de l'ALN qui pilleront, violeront, tueront et réduiront la révolte en quelques mois. Aït Ahmed arreté le 17 octobre 1964, condamné à mort, gracié, s'évade le 1 mai 1966 et se réfugie à Genève, où le trésor de guerre du F.L.N. n'a pas été entièrement viré à Alger.
Il y est resté (Aït Ahmed, pas le trésor) jusqu'en 2001.
Pour cristalliser le sentiment national (et aussi pour en finir avec le scandale de la comparaison des terres cultivées par les européens avec celles du secteur auto géré) Ben Bella nationalise ce qui reste de terres appartenant aux pieds noirs, pour bien montrer son amour des pauvres. 500.000 nouveaux hectares sont ainsi ajoutés au "secteur socialiste". Porté ainsi à deux millions d'hectares. On voit aussi que nombreux étaient les paysans européens qui avaient essayé des rester an Algérie, ceux qui s'étaient ainsi accroché n'étant certes pas les plus gros propriétaires, mais bien au contraire ceux qui n'avaient que leur terre pour vivre.

Grand pèlerinage à Chartres, organisé par le grand résistant et écrivain Rémy, groupant plus de 30.000 pèlerins.
Le pèlerinage est destiné à demander l'amnistie pour les partisans de l'Algérie française, Il est présidé par madame Péguy, veuve de l'écrivain, et les veuves des Maréchaux, Leclerc, de Lattre, Juin.
Il a le soutien d'évêques, d'officiers, de la mosquée de Paris, du grand Rabin, de la fédération protestante, des orthodoxes. Le Bachaga Boualem, pourtant musulman fervent, participe au pèlerinage.
Prudents seul un quarteron d'hommes politiques apporte son soutien, Pinay, Naegelen, Bénouville, Dronne. (Bidault et Soustelle sont toujours "en fuite").
De gaulle reste de marbre, jean Foyer, garde des sceaux aussi.
Frey fait saisir les affiches et perquisitionner chez Rémy, Mesmer interdit aux militaires d'y participer.



- 3 ** "HISTOIRE de L'ESCLAVAGE"

pour les retardataires des mois de Juillet et Aout maintenant que vous êtes en vacances!!!: Vous pouvez lire directement ces documents :


EXTRAIT de DIAPORAMA sur l'HISTOIRE de L'ESCLAVAGE

- en cliquant sur "Le petit livre" ci dessus: Les pages se tournent en cliquant sur une page et en la tournant...

- 4 ** DES NOUVELLES AFFICHES d'ALGERIE
(Document trés interressant)

Avec la souris vous accéderez DIRECTEMENT à Internet et de nouvelles affiches...

- 5**Affiches du site Web Constantinois...

Accés avec la souris à la page des affiches