1 Louis des ISSAMBRES pour ses ami(e)s Pieds-Noirs et/ou curieux...

















Musique d'"Ennio Moricone" : "Il était une fois dans l'Ouest...(ou en Algérie)"



- 1: **Si vous voulez découvrir des photos de l'Algérie


- 2: **Informations et bande annonce sur le Film "La Valise ou le Cercueil
Prochainement sur grand écran en salle de cinéma
REPORTAGE34 SARL
11, route des Jardins de Maguelone
MAURIN 34970 LATTES
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-3: ** EVENEMENTS JANVIER 1963
Extraits du site: http://guerredalgerie.pagesperso-orange.fr/index.htm

Début janvier 1963:
Dans leurs rapports sur le moral pour 1962, les Commandants de Corps d'armée jugent négatives leurs capacités d'intervention .
Le général de Belenet estime que le Corps d'armée d'Oran n'est apte à remplir que des opérations de portée limitée, et le général Kergaravat déplore à Constantine "la présence inutile de l'armée, qui ne peut enrayer l'exode ni s'opposer aux exactions" ; son aptitude à l'intervention est nulle dans le bled.
Le rapport le plus pessimiste, et le plus lucide, est celui du général Le Masson à Alger, dont les grandes lignes sont les suivantes:
- impossibilité de remplir la mission de protection des personnes et des biens dans le cadre des directives de prudence données,
- inquiétude et sentiment de culpabilité s'agissant du sort des européens et plus encore des harkis livrés sans défense à la vengeance d'Algériens fanatiques.
Beaucoup ne comprennent pas les mesures de prudence qui leur interdisent pratiquement d'aller leur porter secours, et estiment que la présence de l'armée est inutile,
- le militaire du rang partage avec ses cadres les sentiments d'indignation, voire d'écoeurement devant le sort réservé aux anciens harkis et aux européens,
- aptitude du Corps d'armée à remplir une mission dans un cadre limité, de caractère théorique:
- mission d'apaisement dans un espace réduit autour des axes et des cantonnements,
- mission de protection illusoire, l'intervention ne pouvant être faite préventivement, elle se réduit au recueil des personnes menacées" .
Le Commandant supérieur s'efforce de nuancer cette sévère franchise.
Dans une lettre au ministre qui lui demande confirmation de cette incapacité d'intervention, il nie le 15 octobre que les unités soient étroitement limitées dans leurs déplacements;
les chefs de corps ont en effet toute initiative pour conduire leurs activités d'instruction.
Mais il reconnaît que "le moral des cadres est affecté par les crimes commis contre nos ressortissants et les harkis" .
Il note qu'en juillet 1962, "certaines unités ont tenté d'aller chercher les ex-supplétifs, et de les transporter".
Mais il fait remarquer qu'après le "déchaînement de la population en novembre et décembre 1962, les exactions ont diminué en janvier" .
15 janvier 1963 :
Création de la cour de sûreté de l'état énième juridiction d'exception, destinée spécialement aux auteurs de l'attentat du petit Clamart . Leur procés commence le 28.
18 janvier 1963:
Un mouvement massif de milliers de Pieds-Noirs liés à la péninsule par la nationalité ou l'ascendance, de réfugiés désemparés et remplis d'amertume vis-à-vis de la métropole, se produisait depuis le printemps.
Fondé sur les proximités historiques et géographiques entre les deux rives, en particulier le Levant et l'Oranie, cet exode était entretenu par l'absence de restriction policière ou douanière, par l'accueil chaleureux, par les facilités d'installation, par la modestie du coût de la vie et la possibilité de faire fructifier un modeste capital.
Tous les récits font état de la chaîne de solidarité humaine qui entoura les arrivants.
"Les autorités alicantines ont fait merveille... Boissons, sandwiches, aide pécuniaire... Mille attentions ... Inoubliable réception qui mit du baume au coeur".
Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ont débarqué dans ce port, souvent en transit, d'autres sont venus s'établir après un détour dans une région plus industrialisée de la péninsule ou une tentative infructueuse en métropole.
Un flux important s'est aussi dirigé vers Madrid et Saint Sébastien, un millier de personnes se répartissant enfin entre Bilbao, Séville et Palma de Majorque.
Il n'en reste pas moins que le mouvement de migration vers Alicante et sa province a été exceptionnel par son ampleur et sa concentration spatiale, créant une communauté durable dont la quantification n'est pas chose aisée.
Des chiffres élevés ont été avancés
-15000 pour la ville d'Alicante, 30000 pour la province
- et 50000 pour l'Espagne
et sont devenus des références.
Selon les renseignements fournis confidentiellement à la représentation diplomatique française par les services provinciaux de la Sûreté espagnole ,en 1967, 29000 personnes sont arrivées d'Algérie dans la région d'Alicante entre 1958 et fin 1965:
11 000 Espagnols, 13 000 étrangers
- français à 90% soit près de 11700 - et 4900 doubles nationaux;
Cette colonie avait un niveau socio-économique modeste de petite classe moyenne à l'image de la société coloniale; le petit commerce a été favorisé par les banques pour combler la carence des activités tertiaires dans la péninsule.
Les plus dynamiques ont trouvé dans le décollage économique de l'Espagne des années 1960 un terrain favorable à leur tempérament de pionnier:
24 Janvier 1963 :
Ben bella raconte les harkis, dans une interviouwe, voici la déclaration de M. Ben Bella au correspondant d'Europe N° 1, le 24 janvier 1963 :
"Le problème des harkis ne saurait être résolu par leur envoi en métropole, chacun d'entre eux ayant au moins cinq ou six personnes à charge.
Ils iraient grossir en France le lot des travailleurs algériens, aggravant les difficultés de ceux-ci.
De toute façon, ils restent des citoyens algériens malgré eux, malgré ce qu'ils ont pu faire ces dernières années.
Je reconnais que les harkis qui se trouvent dans leur douar d'origine sont en butte à ceux qu'ils ont combattu et doivent être protégés.
C'est pourquoi certains ont été mis dans des camps.
Ce qu'il faut, c'est absolument éviter que les DÉPASSEMENTS qui ont pu se PRODUIRE se perpétuent... "
Tout le monde est d'accord, sauf les harkis.
29 Janvier 1963 :
Un charnier d'une trentaine de cadavres, européens enlevés, est découvert à Ben Amri, près de Maison Blanche.
Pas une seule média ne relève le fait.
30 Janvier 1963: Signature entre Amar Ouzzegane et J. de Broglie, ministre français en charge de l'algérie, un accord réglant le sort des propriétés françaises.
"Nous voudrions, déclare le ministre algérien de l'Agriculture
- sans aucune démagogie
- que les colons français qui sont restés en Algérie y demeurent jusqu'à l'expiration de la réforme agraire et même après, parce que nous voudrions disposer de leurs qualités techniques d'organisation et profiter de leur riche expérience ...
Certains d'entre eux ont parfois mieux assimilé la révolution algérienne que certains grands propriétaires fonciers arabes."

oo LA PROHIBITION oo
Vint aussi la période de la prohibition ...
Depuis l'Indépendance, la consommation de l'alcool avait fortement augmenté, et le gouvernement, sous l'influence du ministre des Habous (biens du culte musulman), prend la décision islamique et sage d'interdire la consommation de l'alcool.
Les Musulmans ne sont pas contents et disent que du temps des Français ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient.
Car on assiste à ce spectacle amusant que, pour avoir droit à l'anisette sacrée, certains doivent montrer ... leur carte d'identité.
Il y eut aussi l'opération "cireurs".
On décide que cette trace honteuse du colonialisme doit disparaître: l'homme doit cesser d'être à genoux devant l'homme.
Un matin, la police rassemble tous les cireurs pour les envoyer à l'école.
Mais le cireur n'est pas seulement le produit du colonialisme, il est aussi celui de la misère.
Et celle-ci a-t-elle disparu parce qu'on supprime les petits métiers?

ooo ET LE VOILEooo
Les femmes attendaient que la Révolution leur apportât une libération que la France n'avait pas voulu tenter.
Pendant l'été 1962 on vit, en effet, un grand nombre de jeunes filles et de femmes circuler sans voile.
Puis, commencent les premiers incidents: les femmes dévoilées sont injuriées par les hommes et poursuivies.
Des articles demandent le retour aux traditions.
La vieille jalousie de l'Oriental ne s'est pas laissé surprendre.
Mais les femmes sont tenaces et, en 1967, elles tentent de sortir, dévoilées ... dans les grandes villes. Pour avoir participé à une émission de la Télévision française, trois jeunes femmes algériennes, qui protestaient contre le sort tragique réservé à la femme par Boumediene, ont été emprisonnées et privées de leur emploi!

ooooL'ORIENT S'INSTALLEoooo
Les services publics se réorganisent lentement, mais, bien souvent, la bonne volonté ne peut suffire à remplacer la compétence.
La physionomie des villes se transforme peu à peu.
Les magasins élégants, spécialement les magasins d'articles féminins, ferment:
il n'y a plus de clientes.
Ils sont remplacés par des produits orientaux, des marchands de beignets, des palissades.
Les métiers traditionnels font leur réapparition au coin des rues:
marchands de pastèques,
de "calentica" de fruits installés sans ordre,
à la fantaisie du propriétaire du "fonds".
Les grands immeubles modernes sont à peu près vides:
peu à peu de pauvres hères s'y installent, y apportant leur mode de vie primitive.
Comme les factures sont impayées il n'y a plus ni gaz ni électricité.
On installe des "kanouns" ou fourneaux à charbon de bois.
Par jeu, les enfants montent dans les ascenseurs qui, bientôt, refusent de fonctionner.
Après la disparition de Ben Bella, on lira dans le journal la République, qui a pris la place du nôtre, des descriptions dantesques de ces immeubles où les commodités se trouvent sur les paliers.
L'ordre revenant, on essaie de faire payer ces nouveaux locataires.
Comment le pourraient-ils? Ils n'ont rien.
Alors on les expulse et on clôt les portes des cités.
Ainsi, en plein centre des villes, de grands ensembles vides montent-ils, la nuit, la garde, immenses silhouettes que n'éclaire plus aucune lumière.
Le peuple ne comprend plus.
On lui avait dit que les Français partis, qui prélevaient toute la substance de leur pays, ils vivraient comme eux.
Ils ont pris les voitures, les appartements. C'était facile. Mais les Français, en partant, ont emporté le premier des biens, le travail.

oooooL'AUTOGESTIONooooo
Les problèmes économiques demandent des solutions urgentes.
La plupart des usines sont arrêtées, les trois quarts des domaines agricoles n'ont plus de gérants.
Malgré la disparition d'une partie de la demande, les prix ne cessent de monter, l'offre étant de plus en plus rare.
Le nouveau chef de l'Etat algérien se penche d'abord sur le problème agricole.
Il lance, dans tout le pays, une vaste campagne des labours et promet une réforme agraire progressive.
Les premiers comités de gestion voient le jour.
Les fellahs sont déçus: pour eux, la révolution c'était le partage des terres.
Demeurer employés par un comité ne les satisfait nullement, d'autant plus que les salaires, déjà diminués, sont irrégulièrement payés.
Le travail s'en ressent. Un ancien ouvrier agricole qui demandait de lui trouver du travail en France dit: "Quand il y avait le patron, je touchais 1050 francs par jour.
Aujourd'hui, j'en ai 350. Alors, tu comprends, j'en fais pour 200."
On reconnaissait à l'agriculture algérienne un haut degré d'industrialisation.
Elle avait besoin de spécialistes et de techniciens. Les spécialistes sont partis.
Le matériel, mal entretenu, se détériore rapidement.
Aucune statistique n'étant plus publiée, il est difficile de savoir où en est aujourd'hui la production.
D'après le rapport du Groupe Algérie du patronat français: " Sur 350 000 hectares de vignes, 200000 environ ont plus de vingt-cinq ans, car rien, évidemment, n'a été remplacé depuis 1960.
" 50 000 hectares de vignes jeunes sont tellement mal traitées qu'elles ne produisent pas et sont en cours d'arrachage.
II reste environ 100000 hectares de vignes en production, ce qui laisse mal augurer des prochaines récoltes d'Algérie.
D'ailleurs, la récolte a été de 5 millions cette annéecontre 13 à 17 millions d'hectolitres avant l'Indépendance.
En 1966, le trafic général de l'Algérie par le port de Marseille est redevenu ce qu'il était en 1913
(le Monde, 3 février 1967).
"L'arrachage va donc amener de nouvelles cultures beaucoup plus simples, telles que la betterave et d'autres produits.
Quand on pense qu'un hectare de vigne représente quelque 90 jours de travail par an, contre quinze jours environ pour les cultures de remplacement, on se fait une rapide idée de la perte de salaires agricoles qui va en résulter (près de onze milliards).
"La situation est aussi grave dans les agrumes où pour 39000 hectares en plein rapport avant 1962, la moitié ont déjà plus de quinze ans, et il n'existe aucune pépinière dans toute l'Algérie.
La production baisse sans cesse, elle est déjà au tiers de celle de 1961, alors que celle du Maroc, à l'inverse, ne cesse de progresser."
Les problèmes de la commercialisation sont encore plus difficiles à résoudre et augmentent le déficit. Le 12 novembre 1966, Boumediene déclarera à Berrouaghia (dépêche A.F.P.):
"Le manque d'organisation et la mauvaise gestion ont fait que notre pays
- qui était hier au rang des pays exportateurs
- s'est trouvé dans l'obligation d'importer du blé de l'étranger."
Pour fonctionner, le socialisme doit s'appuyer soit sur un sens civique exceptionnel, soit sur un régime policier intraitable.
Les peuples méditerranéens, par essence in individualistes, ne sont pas prédisposés à admettre sans une longue préparation la primauté de l'intérêt de l'Etat sur celui des particuliers.
Reste le régime policier.
Mais ce n'est pas le cas. Ou, tout au moins, le régime policier qui petit à petit s'installe est uniquement politique et se soucie fort peu de productivité.

ooooooL'ENSEIGNEMENT ET SES PROBLÈMESoooooo
Un des plus importants efforts de l'Algérie nouvelle et l'un des plus honorables est consacré à l'enseignement.
Les déclarations se succèdent annonçant qu'en peu de temps tous les enfants seront scolarisés.
Mais, là comme ailleurs, les difficultés de la tâche sont accrues par les conditions mêmes de l'Indépendance.
Les instituteurs et les professeurs français sont en partie remplacés par des coopérants.
Ceux-ci, convaincus par la mystique d'extrême gauche et sur les instructions formelles du "Parti", viennent faire œuvre humaine ... et politique, les hauts salaires n'étant qu'un des éléments secondaires de leur décision.
Très vite, ils doivent se rendre à l'évidence:
l'Algérie est ravie de les voir arriver, mais elle entend limiter leur action à leurs fonctions professionnelles.
L'Algérie n'a pas besoin de leurs conseils qu'ils soient politiques ou même éducatifs.
Quant aux salaires, étant donné la désorganisation administrative et le dénuement financier, ils ne sont pas, ou sont très irrégulièrement payés.
Il faut un accord avec le gouvernement français, qui se substitue au gouvernement algérien, pour que tout rentre dans l'ordre.
Les difficultés de recrutement du personnel de la coopération sont de plus en plus grandes.
"On a supprimé les cadres du pays pour les remplacer par des coopérants venus au début par prosélytisme de gauche, puis attirés par les hauts salaires.
Aujourd'hui, ce sont surtout les militaires qui passent ainsi leur service plus agréablement que dans une caserne.
II faut donc que la relève soit faite par des enseignants arabes.
Mais comment l'improviser? II est facile de donner le titre de professeur:
c'est insuffisant pour en acquérir la compétence.
Aujourd'hui, l'éducation primaire est, avant tout, l'œuvre de simples "moniteurs". On s'imagine la qualité de l'enseignement et la valeur des élèves. Dans l'enseignement secondaire et supérieur le même problème existe.
Boumedienne dira que deux cents médecins algériens, trouvant les salaires de leur pays trop bas, exercent leur précieuse profession ... dans la banlieue parisienne.
A la pénurie de maîtres et de professeurs français va s'ajouter la tentation d'un retour à l'Islam.
On peut comprendre cette recherche d'une "personnalité évanouie ou tout au moins tenue en lisière depuis plus de 132 ans"
. Mais que signifie, sur le plan de l'éducation, le retour à l'enseignement traditionnel de l'Ecole coranique?
N'ayant pas évolué depuis des siècles, celle-ci ne développe que la mémoire par la répétition des textes sacrés, c'est-à-dire qu'elle se refuse à la culture moderne, toute faite de curiosité, de doutes, de remise sans cesse en cause du dogme, quel qu'il soit.
L'Islam tourne en rond.
Comment croire que les prochaines promotions issues de ces écoles puissent être à même de se battre avec les problèmes d'une économie moderne?
Comment croire qu'un enseignement fondé sur le respect de la lettre puisse préparer les esprits à une culture scientifique faite d'interrogations?



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